Si en ces tempsde guerre moderne,
de frappe chirurgicale, Spank n'est pas reconnu par la convention de
Genèvre, normal c'est un Dj qui distile des sons comme des
ogives. Attention il est le digne héritier d'un mouvement qui
provient d'un terrain vague du côté de Stalingrad
à Paris. Guerrier de studio, il a longtemps été
l'oreille de T.K.Ret, premier magasin du mouvement hip-hop.
Aujourd'hui il a fondé une armée avec Didier alias
Joey: BOSS. Leur guerre: combattre la
médiocrité.
Comment se sont passées les rencontres avec les groupes ?
SPANK: A l'époque, j'étais à TK.Ret, on recevait pas mal de petites promos, des petits labels, tout ça. Donc on avait pris l'habitude de mettre des petits instrus, et à force, on avait pris un genre de délire : il y avait pas mal de Mc's qui passaient vite fait, on tapait des petits freestyles, tranquilles ! Et à force, justement, de voir l'évolution des freestyles sur les instrus, on s'est dit : "Tiens, pourquoi ne pas tenter quelque chose ensemble ?" et de là, voilà ! La suite, c'est des morceaux sur la compile. Simplement, en fait !
Comment s'est passée la sélection des groupes ?
SPANK: Y'a pas eu de casting ! On n'a jamais procédé au genre casting ! Tous les gens qui sont venus, ça a été vraiment du pur feeling dans le sens où ils venaient à la maison. Sniper, ils sont venus par l'intermédiaire d'une amie à moi dont le frère s'occupait plus ou moins d'eux à l'époque. On s'est mis dans l'ambiance, d'entrée, on a mis un petit son, et voilà ! Tout s'est fait à peu près comme ça !
Qu'est-ce que représente justement pour toi un "jeune" groupe comme Sniper ?
SPANK : Sniper représente simplement la nouvelle génération montante, au même titre que Sy, tous les groupes qui sont là, en fait, sont des valeurs montantes du hip-hop new school. Je crois qu'il y a une évolution à chaque fois qui se fait et t'as aussi de grosses pointures, t'as vu, comme par exemple Koss' ou des gens qui ont un peu plus de maturité à ce niveau-là.
Est-ce qu'on peut dire de B.0.S.S que c'est une compile de rencontres ?
SPANK: Non, c'est une compile où on rencontre des gens et il y a une vibe qui se crée et voilà, ça nous donne envie de travailler avec eux, point final, c'est juste ça ! Les gens avec qui on a travaillé, c'est parce qu'il y avait une vibe sinon on aurait pas travaillé avec eux. Les gens avec qui, à la fin, on voyait que la vibe était plus ou moins compromise parce que c'était plus vraiment ce qu'on attendait d'eux, ben, on n'a pas fait ! Tout simplement ! Toujours dans la lignée 9.3 !
En studio, comment ça se passe ?
SPANK: En studio, comme ça se passe avec tout le monde, on leur a pas donné de directives ou quoi que ce soit ! Ils sont arrivés avec leur style, c'est juste à un moment, si lui se rend compte que ça l'a moins fait, on lui suggère éventuellement une possibilité d'anticiper de cette manière. Il essaye et juge par lui-même si, effectivement, c'est dans cette direction-là que c'est plus intéressant. A aucun moment on a imposé quoi que ce soit, ils ont vraiment fait ce qu'ils avaient envie de faire et comment ils le ressentaient eux, et pas nous ! Tu vois ce que je veux dire ?